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Cao Bang, lundi 5 mars

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Le Vietnam d'Alain et Christine en 2012

Carnet de route

Cho Ra (Ba Bê) - Dimanche 4 mars

 

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Notes et références

1. Na Khuoi est un nom "montagnard". Il semblerait donc que ce village se veuille représentatif d'une culture ethnique particulière. Mais nous n'en savons pas plus.

2. Détail du prix de notre séjour :

- la chambre : 900000 vnd (33 €) pour trois nuits (petit-déjeuner compris) ;

- la balade sur la rivière Nang : 680000 vnd (25 €). 

C'est dimanche. Belle vue panoramique sur les rizières depuis le balcon de l'hôtel. Elles ont été labourées ; la mise en eau et le repiquage sont pour bientôt. Ici, pas de "Jour du Seigneur" qui tienne, on travaille. Un couple aménage une petite digue entre deux parcelles. Non loin de là, deux femmes amènent des sacs d'engrais à l'aide de palanches (du fumier vraisemblablement).

En bas à droite, des canards blancs s'ébrouent dans une mare, mais à gauche le paysage est moins bucolique. Des bulldozers préparent le lit d'une autoroute. L'avant garde de la "civilisation" a touché Cho Ra...

Nous partons pour une balade dans le village. Les habitations et les commerces s'étirent sur 2 à 3 km. Tout est pris dans l'humidité.

Des écoliers - ils portent un uniforme bleu et blanc - nous interpellent, "Hello, hello !". D'autres enfants, d'apparence misérable, certainement non scolarisés, ne se montrent pas si ouverts et arborent une mine renfrognée quand ils nous croisent. Quant aux adultes, l'attitude est mitigée ; plus on avance en âge, plus on est réservé, ou indifférent en apparence.

Visiblement, plusieurs ethnies cohabitent ; on croit deviner des clivages sociaux, ou/et de métiers...

Les lieux de convivialité (cafés, gargotes, petits restaurants) sont très sombres ; à l'entrée, l'autel des génies avec bougies, encens et offrandes (cigarettes, billets, fruits...).

Retour à l'hôtel : notre lessive de la veille ne sèche pas du tout.

Demain, nous devons prendre la route de Cao Bang, mais nous ne savons toujours pas comment (ce que nous avons pris pour la station de bus est en réalité un établissement de formation). Nous verrons ce soir avec notre hôte.

L'après-midi, balade dans la vallée de Cho Ra.

Dans les rizières : ici on herse, non pas à l'aide d'un buffle, mais avec un motoculteur ; un peu plus loin, l'eau de la rivière se déverse dans une parcelle par un tuyau ; là on repique.

Sommes-nous des intrus ? Nous préférons rester à distance en suivant sur le chemin qui longe la rivière.

Quelques centaines de mètres plus loin, un champ de jeunes pousses de maïs ; au milieu, une femme d'âge mur avec un foulard noir autour de la tête : elle sarcle. Sur la parcelle d'à côté, une jeune femme fait des allers et retours avec deux arrosoirs qu'elle remplit à la rivière et qu'elle vide avec précaution sur des semis.

En face de Cho Ra, en surplomb de la vallée, l'autoroute en terrassement. Et de l'autre côté, un petit hameau. On y entre par un portail surmonté d'une pancarte avec les mots Làng van hóa nà khuôi ["Village culturel de Na Khuoi" (1)]. Un homme coupe des lanières de bananier. Xin chao ! — Xin chao ! Il nous fait comprendre avec un grand sourire que c'est pour les cochons.

Que vont devenir ces gens ? L'autoroute va ouvrir ce petit pays au tourisme de masse, au grand bénéfice de la petite classe moyenne locale (hôteliers, commerçants...). Mais combien de laissés-pour-compte au final ? 

Retour en direction de l'hôtel vers 17 h. La lumière est blafarde, l'atmosphère s'est alourdie et l'humidité suinte de partout. Malgré l'absence de soleil, nous avons pris un coup de soleil sur le visage.

Finalement, la patronne nous a "trouvé" notre bus pour Cao Bang. Il s'arrêtera devant l'hôtel, demain matin à 7 h. (2)

Dîner au même endroit que la veille. Accueil chaleureux. Mais, pour une raison que nous ignorons encore, on nous installe dans une petite salle à l'écart. En tout cas, le repas est copieux et délicieux.

20 h 30 à l'hôtel. Les grenouilles ont démarré leurs palabres.