Se trouvant récemment dans une rue de Planoise, à Besançon [1], un ami m’écrivait qu’il y avait vu davantage de femmes voilées – intégralement ou avec hijab – que de femmes non voilées. Il précisait qu’il n’avait rien contre le voile, mais à une condition : que notre société sache faire vivre nos valeurs républicaines. Et il ajoutait que ce n’était plus le cas, et que le hijab et la burqa font et sont le terreau du Front national. « Simple point de départ d’une réflexion inquiète », me dira-t-il plus tard.
Je n’ai quant à moi rien contre le fait que des musulmanes portent le voile.
J’ai eu l’occasion de rencontrer et de discuter avec plusieurs femmes portant le hijab. J’ai même convaincu une de ces personnes de venir dans ma classe, raconter à mes élèves comment une jeune femme d’origine marocaine, diplômée de l’enseignement supérieur, en vint un jour à porter le voile. J’ai été aussi invité à deux reprises chez l’imam de Planoise, dont l’épouse me dit alors que le voile, « ça vient du cœur » ; tous deux accueillants, exemplaires de tolérance, n’imposant pas leur religion à leurs enfants [2].
Certes, ces exemples personnels ne représentent pas un échantillon valable sur le plan statistique ; ils ne sont là que pour expliquer comment a pu se forger mon préjugé favorable à l’égard du hijab [3].
Mais que dire alors de nos aïeules qui s’interdisaient de sortir « en cheveux », de peur de passer pour des femmes légères et de peu de foi ? Ou de nos religieuses d’obédience catholique, dont l’uniforme ne laissait voir que le visage et les mains ? Ou encore des femmes juives hassidiques qui doivent cacher leurs cheveux sous une perruque ?
Cacher la chevelure féminine, ne serait-ce pas historiquement universel (poser la question ne signifie pas en approuver la pratique) ?
Toujours est-il que la première femme en burqa que je croisai un soir à la nuit tombée provoqua en moi un effroi de quelques secondes. Auquel succéda, face à cet enfermement drapé de noir [4], un pénible sentiment de tristesse. Je n’hésite donc pas à écrire que le voile intégral m’incommode. Car il me rejette, tourne le dos à nos règles de sociabilité. De plus, niqab et burqa [5] rendent impossible l’identification des personnes, celle-ci étant absolument nécessaire pour assurer à tous la sécurité publique, l’égalité devant la loi, l’exercice de la citoyenneté, l’organisation des examens et des concours, etc.
Qui, où, pourquoi, comment, combien ?
Qui sont ces femmes voilées ? Comment et pourquoi ont-elles été amenées à se draper de telle façon que nous en soyons choqués ?
Pour tenter de répondre à ces questions, je me suis appuyé en partie sur le rapport d’information de l’Assemblée nationale du 26 janvier 2010, fait « au nom de la mission d’information sur la pratique du voile intégral sur le territoire national ». Ce rapport est disponible dans son intégralité sur Internet [6]. Il a été en son temps une invitation à légiférer, à laquelle répondit le Parlement le 14 septembre 2010 en votant la loi sur l’interdiction du port du voile intégral dans tout l’espace public.
Le travail de cette mission peut certainement être contesté sur tel ou tel point, ou dans sa forme. Cependant, la multiplicité des analyses et des témoignages recueillis lui confèrent une certaine objectivité. En effet, 200 personnes ont été auditionnées : élus, ministres et anciens ministres de tous bords, représentants des services publics, juristes, historiens, sociologues, anthropologues, philosophes, enseignants, journalistes, représentants religieux, responsables d’association… et femmes portant le voile.
Cette mission s’est donc attachée à prendre la mesure de la diversité des situations, de la pluralité des facteurs expliquant ce phénomène.
Notons déjà que pour la plupart des spécialistes de l’islam, « seul le hijab, foulard dissimulant la tête et le cou et laissant le visage à découvert, pourrait être considéré comme une tenue vestimentaire féminine conforme aux principes de l’islam ».
Cependant, nombreuses on été les femmes de la première génération de l’immigration à estimer que « le voile ne faisait pas la bonne musulmane, ce qui motive aujourd’hui leur incompréhension face à des jeunes filles revendiquant le droit de porter un voile intégral » d’autant plus que « le port du voile intégral ne correspond pas aux us et coutumes en vigueur au Maghreb dont sont originaires beaucoup de nos compatriotes de confession ou de culture musulmane ».
Nilüfer Göle [7] fait le constat que « les filles portant le foulard en France sont plutôt en rupture avec la manière traditionnelle dont le portait leur mère ou leur grand-mère ». Par ailleurs, Benjamin Stora [8] affirme que la burqa ou le niqab n’appartiennent pas à la tradition du Maghreb ; dans ces pays, c’est le haïk qui faisait figure de voile traditionnel jusqu’à la fin des années 1970.
Quelles sont donc, aujourd’hui en France, les motivations ou les contraintes qui conduisent des femmes étrangères ou françaises à porter hijab, burqa ou niqab ? Les membres de la mission recensent de nombreux facteurs qui conduisent à cette pratique. Je les reprends ici succinctement en les regroupant en quatre cas de figure, tout en les complétant de réflexions provenant d’autres publications. On se gardera de se représenter ces catégories comme exclusives l’une de l’autre. Car à chaque femme correspond une combinaison particulière de facteurs socio-économiques, généalogiques, culturels, géographiques et conjoncturels.
J’ai distingué ainsi :
– d’une part, le port volontaire du voile, quand il résulte, soit de l’adhésion pure et simple à une pratique rigoriste de l’islam, soit d’une revendication de pureté ou lorsqu’il est une réponse à un environnement hostile (1 et 2) ;
– d’autre part, le port imposé du voile, lorsqu’il procède d’un repli communautaire ou d’une soumission au sectarisme salafiste (3 et 4).
1. Revendication pleine et entière, le port du voile intégral est volontaire
Le port du voile est pour beaucoup de musulmanes – tant françaises qu’étrangères – un « aboutissement naturel, évident, de leur cheminement spirituel » [9]. Il peut signifier en même temps la recherche de pureté par la pratique d’un culte plus austère. Selon Samir Amghar [10], le voile établit une distance par rapport à une société jugée pervertie, marquant une distinction entre les purs et les impurs, ainsi que le rejet symbolique d’un système de valeurs.
Le port du voile peut traduire une quête d’identité. « Les parents immigrés, ou descendants d’immigrés, n’ont pas été totalement intégrés, malgré leurs efforts pour se fondre dans la communauté nationale ? Leurs enfants prennent le contre-pied : ils se donnent une visibilité revendiquant pleinement leur identité de Français musulmans » [11].
Le voile protègerait aussi la pudeur féminine. Nilüfer Göle précise que pour ces femmes « le privé est non seulement de l’ordre du personnel, mais aussi du secret. Elles se rendent publiques, visibles, mais tout en rappelant quelle partie du corps ou quel comportement doit être interdit ».
Autre posture relevée récemment par un journaliste britannique d’origine pakistanaise : « des jeunes femmes portent le niqab pour tester l’État, comme des adolescentes feraient avec leurs parents, ou comme un acte politique » [12].
2. Dans un environnement menaçant, le port du voile aide à se faire respecter
Dans ce cas, le port du voile est une propension au conformisme vis-à-vis des valeurs de la famille et de la communauté. Il révèle aussi le souci de respectabilité dans un espace social menaçant.
La dégradation des relations entre les filles et les garçons est manifeste dans certains quartiers. De nombreuses études en font état ; je l’ai constaté personnellement lorsque j’étais encore enseignant. « Dans ce contexte, pour certaines jeunes femmes, le port du voile intégral est parfois utilisé comme une protection, un gage de respectabilité donné à des garçons qui peuvent volontiers recourir à la violence verbale, mais également physique pour imposer des normes de comportement que malheureusement ils croient conformes au statut des femmes dans la société ».
Samir Amghar offre une perspective similaire : « le voile intégral est également le signe d’une distinction sociale. Celles qui le portent et le revendiquent en tirent une grande fierté et le ressentent comme un symbole de respectabilité. En se salafisant et en portant le niqab, d’adolescentes elles deviennent des adultes respectées, notamment dans les quartiers populaires ».
Par ailleurs, afin de protéger leur réputation, les adolescentes peuvent adopter une tout autre attitude. En effet, « certaines filles se mettent en scène dans l’espace public du quartier avec des attributs collectivement perçus comme typiquement masculins (dans la façon de se vêtir, de marcher, de parler, etc.), renversant le stigmate d’être des filles » [13].
Mais le port du voile intégral est parfois le révélateur de dérives encore plus graves, c’est-à-dire du « retour à des valeurs traditionnelles et parfois obscurantistes, issues d’un modèle de rapports sociaux et familiaux d’essence patriarcale qui consacre l’asservissement de la femme, la négation de ses libertés et du droit à disposer librement de son corps au nom d’un statut d’être prétendument inférieur et subalterne par nature ».
3. Le port du voile intégral manifeste un repli de nature communautariste dans certains territoires
Cette idée s’est imposée qu’il y a une corrélation entre le port du voile intégral et la montée du communautarisme dans des quartiers où les populations, souvent d’origine immigrée, sont enfoncées dans une grande précarité sociale.
Cette évolution s’explique aussi par le « pouvoir d’attraction qu’exercent les mouvements salafistes sur des populations pauvres, au sein desquelles certains individus peuvent éprouver le besoin de se réfugier dans l’absolu, et reçoivent volontiers des prescriptions pour guider leur comportement. Plus la norme ainsi proposée est simpliste, plus elle semble séduisante, car elle dispense d’exercer son esprit critique et offre un mode d’emploi ‘clés en main’ face aux difficultés de la vie. Or, l’influence croissante de cette doctrine favorise un retour à la superstition et impose des normes à l’ensemble des femmes d’un quartier » [14].
Autre facteur à prendre en considération : le déclassement social des pères qui est à l’origine d’un transfert de l’autorité symbolique au profit des « grands frères ». Aussi, certains d’entre eux ont-ils « imposé leur loi sur les cités dans lesquelles ils vivaient dans le déni de la féminité ». Rencontrant souvent des difficultés d’insertion socioprofessionnelle, « ces jeunes hommes croient devoir réaffirmer la supériorité de l’homme sur la femme que peut conférer la tradition, en imposant aux jeunes femmes un contrôle de leurs fréquentations, de leurs comportements en société, de leurs tenues vestimentaires et parfois même de leur vie amoureuse et de leurs corps ».
Ainsi, le port du voile intégral prospère dans ces quartiers où « les difficultés économiques et sociales, l’expérience de discriminations poussent à se référer à des modèles idéalisés, à des traditions ayant cours dans le pays d’origine des familles ». Et par voie de conséquence, ces quartiers tendent à se refermer sur eux-mêmes.
Dans ce contexte, pour les jeunes issus de l’immigration, le port du voile intégral pose la question de l’identité : « celle de la définition de sa personnalité entre une société française au sein de laquelle elles et ils sont né(e)s et réussissent à s’insérer – parfois sans doute avec difficulté – et le pays de leurs parents aux origines duquel parfois on les assigne. Le voile intégral peut, dans cette optique, permettre de renouer virtuellement avec un pays dont les parents n’ont pas nécessairement transmis les traditions ou la religion. A contrario, la pratique du port du voile intégral peut constituer l’affirmation d’une identité construite par pure opposition à la société française ».
Selon l’analyse développée par Benjamin Stora, ces jeunes issus de l’immigration, tout en se considérant français à part entière, « sont en quête de leur histoire, de leur généalogie personnelle, familiale et collective ». Le voile renforce vraisemblablement le sentiment d’appartenance identitaire et installe les jeunes filles qui le portent « dans une posture victimaire, soulignant les persécutions dont elles imaginent faire l’objet. Elles croient souvent à l’existence d’une continuité entre la France coloniale et la France d’aujourd’hui ». Or, toujours selon l’historien, « cette représentation imaginaire d’une société française qui perpétuerait l’esprit colonialiste, qu’on le veuille ou non, s’est installée dans les banlieues et chez beaucoup de jeunes ».
4. Le port du voile intégral est décrété par les militants et les prosélytes de la nébuleuse salafiste
Rappelons rapidement ce qu’est le salafisme et ce qu’il représente quantitativement en France [15].
Le salafisme (du mot salaf, signifiant « ancêtre ») est un mouvement sunnite revendiquant un retour à l’islam des origines. On distingue trois courants de salafisme. Le premier, traditionaliste (ou quiétiste), représente la grande majorité des adeptes d’un islam rigoriste ; apparue dans nos banlieues vers 1995, cette mouvance composite est apolitique et non violente. Le deuxième courant est apparu récemment ; réformiste, il s’emploie à faire entrer le champ religieux dans les institutions politiques. Et le troisième, révolutionnaire, considère la guerre sainte (djihad) comme une obligation religieuse ; il n’est pas inutile de rappeler que ce courant est ultra-minoritaire.
En France, selon le ministère de l’Intérieur, de quelques dizaines au début des années 1990, les fidèles salafistes seraient passés à 5 000 environ en 2004, puis à 12 000 en 2010. Aujourd’hui, leur nombre se situerait dans une fourchette de 12 000 à 15 000, chiffres infimes comparés aux 3,65 à 6 millions d’individus d’origine musulmane [16] (soit entre 2,5 et 4 pour 1 000) [17]. Quant à leurs lieux de culte (mosquées et salles de prières), on en dénombre tout au plus une cinquantaine sur un total d’environ deux mille. Malgré la relative petitesse de ces chiffres, les salafistes sont perçus par beaucoup de nos concitoyens comme majoritaires. La responsabilité en revient surtout aux médias, lesquels on toujours traité la question de l’islam de manière superficielle et manichéenne, avec un goût prononcé pour les mises en scène racoleuses [18].
Les salafistes se donnent pour mission de ré-islamiser les populations d’origine musulmane et de faire reconnaître, tant dans l’espace public que dans le droit des sociétés occidentales, les règles découlant de leur interprétation simpliste et arbitraire des textes du Coran et de la tradition de l’islam.
La mission relève le caractère militant et prosélyte du salafisme, « mouvement missionnaire qui, s’efforçant d’obtenir la consécration de l’existence d’une communauté musulmane séparée du reste de la société par des droits et devoirs spécifiques, met en cause les libertés individuelles et sape les fondements de la République » [19].
Pour en revenir plus précisément au port du voile intégral, de nombreux spécialistes et membres de la mission, considèrent qu’il ne se réduit pas à une simple tenue vestimentaire : « il affirme dans l’espace public des valeurs séparant celles qui le portent du reste de la société et la prétention de conférer à une interprétation minoritaire de la religion musulmane le caractère d’une norme s’imposant à tous ».
Ceci étant dit, il n’est pas inutile de rappeler qu’en France la mouvance salafiste piétiste est apolitique et non-violente. On ne peut donc l’assimiler au salafisme révolutionnaire (djihadiste) ou au salafisme politique, lesquels n’occupent qu’une place extrêmement minoritaire en France. Ils sont même considérés comme quasi inexistants par certains observateurs, contrairement à la situation que peuvent connaître d’autres pays occidentaux.
L’interdiction du voile intégral est-elle la solution ?
Le rapport de l’Assemblée nationale a conduit à l’adoption de la loi du 14 septembre 2010 interdisant le port du voile intégral dans l’espace public. Le modeste citoyen que je suis a approuvé cette loi dans son principe. Mais qu’en a-t-il été jusqu’ici de son application ? L’exemple de Trappes (Yvelines) n’incite pas à l’optimisme quand, en juillet dernier, le contrôle d’une jeune femme intégralement voilée a dégénéré en violences, embrasant une partie de la ville durant plusieurs jours.
Alors, quand bien même réussirions-nous à leur arracher leur voile, aurons nous pour autant ramené ces femmes à un islam moins rigoriste ? Aurons-nous répondu à leur quête d’identité ? Les aurons-nous libérées de l’asservissement que nous leur supposons ? Et dans certains quartiers, comment les filles se protégeront-elles du virilisme ambiant ?
L’interdiction du voile ne peut contribuer à résoudre cette fracture sociale, culturelle et identitaire qui éloigne de nous une part croissante de la population des quartiers populaires. D’autant moins que cette fracture se double d’une islamophobie qui pousse dans les bras des salafistes des musulmans modérés, voire des personnes de culture chrétienne. Cette stigmatisation conduit inéluctablement au renforcement de l’islamophobie, laquelle donne encore plus de crédit au discours des islamistes fondamentalistes.
Jusqu’où cette funeste spirale nous conduit-elle ?
Dans l’Union européenne – chez nous Européens [20], donc –, en Hongrie, en Grèce, en Slovaquie, en Roumanie, en Bulgarie…, on violente (on tue parfois) des hommes, des femmes et des enfants à cause de la couleur de leur peau, de leur origine ethnique, de leur religion. Cette fureur gagne la France : les agressions verbales et physiques de femmes voilées, notamment, sont de plus en plus fréquentes. Or, si l’on considère la situation au niveau de l’Union européenne, où la plupart des partis d’extrême droite obtiennent des scores électoraux à deux chiffres, on ne peut s’empêcher de penser à l’Europe des années 1930, où en Allemagne les « chemises brunes » de Rohm et de Hitler, profitant de l’impuissance de la République de Weimar, tabassaient dans la rue Juifs et adversaires des nazis.
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Combien sommes-nous à espérer que notre pays revienne à la raison, à exiger de nos élites – politique et médiatique en particulier – qu’elles cessent de semer la division, tant par la surenchère électorale, que par la manipulation des stéréotypes ou la désignation plus ou moins explicite de boucs émissaires [21] !
Or, si nous attendons de la République qu’elle intègre la « diversité », nous devons convenir que c’est à la condition que ses principes soient respectés par tous, sans exception. Et qu’en conséquence, nos services publics (écoles, hôpitaux, cantines, piscines, etc.) ne doivent, sous aucun prétexte se laisser déborder par les folles exigences d’un certain islam fondamentaliste, sectaire et sexiste – très minoritaire, faut-il le rappeler –, au risque de donner du grain à moudre au Front national [22].
Cependant, dans notre France d’aujourd’hui où monte l’intolérance et les discriminations, où le racisme avance à visage découvert et contamine nos enfants [23], n’est-il pas temps, pour nous citoyens, de dépasser les vieux schémas qui encombrent nos esprits et de prendre en compte la complexité des choses avant de crier « haro sur le voile ! »
Notes et références :
1. Cité bisontine de près de 20 000 habitants dont les premiers logements ont été inaugurés en juin 1968. Cf Alain GAGNIEUX, Planoise 1960-1990 – Une petite ville au sein de Besançon ?, Conseil général du Doubs, 2004.
2. Interview de M. et Mme DAHMANI du 20 septembre 2006. Les Nord-africains à Besançon – De la Libération aux années 60, Ville de Besançon, 2007.
3. Il existe une version plus rigoriste du hijab, le djilbeb, grand voile descendant comme une robe jusqu’aux pieds.
4. Serait préconisée une couleur sombre de façon à effrayer le mécréant.
5. Sauf erreur de ma part, le port du tchador, d’origine iranienne, est beaucoup plus rare.
6. http://www.assemblee-nationale.fr/13/pdf/rap-info/i2262.pdf
7. Nilüfer GÖLE est directrice d’études à l’École des hautes études en sciences sociales.
8. Benjamin STORA est historien. Professeur à l’université Paris-XIII et à l’Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO), ses recherches portent sur l’histoire du Maghreb contemporain, l’Algérie coloniale, les guerres de décolonisation et l’immigration en France.
9. Pascale KREMER, Paroles de Françaises musulmanes – Les volontaires du voile, Le Monde 2 du 9 septembre 2006.
10. Samir AMGHAR est chercheur à l’École des hautes études en sciences sociales, spécialiste du salafisme.
11. Pascale KREMER, ibid.
12. Yasmin Alibhai BROWN, Le niqab : soumission et provocation, Courrier international du 24 au 30 octobre 2013.
13. Isabelle CLAIR, Filles et garçons d’un quartier populaire parisien, Enquête financée par la Délégation à la Politique de la Ville et à l’Intégration, la Mairie de Paris et le Centre National de la Recherche Scientifique, 2009.
14. Voir à ce sujet Fadela AMARA, Ni Putes ni soumises, La découverte, 2003.
15. Le salafisme serait devenu un mot-valise, certains de ses nouveaux adeptes ne retenant de cet islam rigoriste qu’« une manière de s’habiller, de manger, bref un ‘style salaf’, comme il y a chez certains jeunes un ‘style gothic’ ». Raphaël LIOGIER, Le mythe de l’islamisation – Essai sur une obsession collective, Seuil, 2012, p. 53.
16. Selon différentes sources retenant, les unes le critère de l’origine ethnique et familiale, les autres celui des pratiques culturelles (Raphaël LIOGIER, ibid, 2012, p. 46).
17. La fourchette est de 6-7 pour mille si l’on ne retient que le nombre d’individus se déclarant musulmans, soit 2,1 millions selon l’étude Trajectoires et origines réalisée par l’INED et l’INSEE (citée par Raphaël LIOGIER, ibid, 2012, p. 46).
18. Voir à ce sujet Thomas DELTOMBE, L’Islam imaginaire – La construction médiatique de l’islamophobie en France, 1975-2005, La Découverte, 2005.
19. Deux articles, entre bien d’autres, m’ont semblé intéressants pour une première approche de l’actualité du salafisme en France : Laura RAIM, Le salafisme, une présence faible, mais croissante, Le Figaro.fr, 17 septembre 2012 ; Bernadette SAUVAGET, Aux sources du salafisme, Libération, 21 septembre 2012.
20. Avec Internet, l’Europe est aujourd’hui plus exiguë que ne l’était la France de 1939.
21. Thomas DELTOMBE, ouv. cit., La Découverte, 2005.
22. Voir à ce sujet Dounia et Lylia BOUZAR, La République ou la burqa – Les services publics face à l’islam manipulé, Albin Michel, 2010.
23. À Angers le 29 octobre 2013, la ministre de la Justice Christiane Taubira est insultée par une fillette de 10 ans : « C’est pour qui la banane ? C’est pour la guenon ? ».
Pour aller plus loin :
– Dounia et Lylia BOUZAR, La République ou la burqa – Les services publics face à l’islam manipulé, Albin Michel, 2010.
– Thomas DELTOMBE, L’Islam imaginaire – La construction médiatique de l’islamophobie en France, 1975-2005, La Découverte, 2005
– Philippe GODARD (sous le pseudonyme d’Arthur FALAÏEF, et avec un coauteur), Houari pote beur et le voile de Yasmina, Hachette Roman Jeunesse, 2005
– Raphaël LIOGIER, Le mythe de l’islamisation – Essai sur une obsession collective, Seuil, 2012
Mes remerciements à Marie-Christine MARCZAK et Philippe GODARD, autant pour leurs suggestions que pour la relecture de ce texte.