Dimanche 25 mars, dernier jour
avant le départ !
Visite du Palais de la
Réunification [voir aussi album thématique].
Une foule d’écoliers et de
collégiens. Comme au mausolée d’Ho Chi Minh à Hanoi, cela ressemble à de l’endoctrinement.
Mais pas sûr que la propagande touche ces jeunes esprits. Ça
braille joyeusement de partout. Les gamins traversent les
pièces à toute allure...
Dans cet ancien palais
présidentiel, le temps s'est arrêté le 30 avril 1975,
lorsqu'à
10 h 45 deux chars de l’armée nord-vietnamienne défoncèrent
les grilles qui entourent le parc, et qu'un peu plus tard,
au premier étage, le général Minh, nommé chef d'Etat du
Sud-Vietnam l'avant veille, rendit officiellement les armes.
Tout semble s'être figé depuis lors.
À
l’entrée d’une pièce, un employé en uniforme vert – un
militaire ? – nous fait comprendre que l’on ne passe pas
; d’un geste de la main, péremptoire, sans un regard vers
nous. Cette attitude nous rappelle des comportements
similaires, le plus souvent de la part de personnes des secteurs étatiques ou para-étatiques : employé(e)s de la gare routière de
Hanoi, de la Poste de Bai Chay, de l'office de
tourisme et du musée de Can Tho, etc.
Nous retrouvons un peu de
fraîcheur auprès de deux jeunes étudiantes qui enquêtent
auprès des touristes étrangers. Nous nous prêtons avec
plaisir à l'exercice - laborieux - du
questionnaire.
Après-midi, sieste et
préparation des sacs. Saigon nous a littéralement épuisés.
Le soir, nous allons diner à
deux pas de l'hôtel, dans le petit restaurant que nous avons
élu dès le premier jour. Décidément, beaucoup d’hommes d’âge mûr en
compagnie de jeunes femmes vietnamiennes…
~
Lundi 26 mars, le départ
!
Nous quittons l’hôtel sur une
fausse note. La patronne a tenté de nous appliquer un taux de change dollar/euro
très fantaisiste. Nous n'avons pas su cacher notre
exaspération.
Aéroport de Ho Chi Minh Ville.
Deux heures de retard à l’embarquement. Aucune information.
En tout cas, rien en français, que ce soit dans les annonces
et la signalétique. La coopération franco-vietnamienne me
semble un vain mot (1).
Embarquement à 13 heures (au
lieu de 10 heures 50). Des passagers sont paniqués car,
assurément, ils
vont rater leur correspondance à Moscou. De notre
côté, aucun souci puisque notre escale est de plus de 12 heures.
Nous décollons à 13 heures 25.
Deux heures plus tard nous survolons un
fleuve immense avec des méandres qui serpentent dans tous les sens. Et
puis de l’eau partout : la mer.
16 heures 20, il faut
attacher les ceintures. Turbulences. Nous survolons des
étendues désertiques, quasi-lunaires. A mi-parcours, des massifs montagneux, sombres. Puis vers 16 heures
50, à la pointe de l’aile droite, de hauts sommets
enneigés.
Arrivée à Moscou à 21 heures,
avec deux heures de retard. Au contrôle, une jeune femme
dans une grande salle, seule tout au milieu avec son petit
bureau, l’air sinistre. Et ensuite, un grand balaize qui me
palpe manu-militari des pieds à la tête. Il doit se voir
jouer dans un film d’espionnage de l’époque soviétique.
Décidemment, à l’aller comme au retour, certains Moscovites de
l’aéroport se montrent franchement rébarbatifs, voire hostiles.
Nous avons maintenant une nuit
à l’aéroport devant nous. Nous achetons deux sandwichs et
deux Perrier... Ô surprise, 27 € ! Mais nous avons trop
faim pour réagir… Puis nous nous installons dans un immense
hall pour dormir à même le sol... Nous
sommes maintenant bien loin du Vietnam. Il est donc temps de
ranger ce
carnet de route. |