Lettre du 1er février 1945
Chers parents, chère sœur,
Je vous écris ce mot en vitesse au crayon pour vous le faire remettre par le Maréchal des Logis porteur de ce message. Ce sous-off. vous apporte 2 stères de bois pour vous chauffer un peu en attendant des jours meilleurs […] (1)
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1. On manquait de combustible à Paris, on avait froid, et faim aussi. Mes grands-parents nous ont souvent raconté leurs virées à la campagne d’où ils revenaient avec leurs valises remplies de haricots secs et de pommes de terre. Mon grand-père évoquait cette anecdote avec gravité, se rappelant sa “descente d’estomac” (il perdit près de 20 kg sous l’occupation). En revanche, pour ma grand-mère cela ressemblait à des escapades loin de la grisaille quotidienne, surtout quand elle s’y rendait avec une amie de Bondy, “entre filles”.